Deux communiqués internationalistes d’Iran

SEULE UNE INSURRECTION OUVRIÈRE ANTI-CAPITALISTE PEUT ÉCRASER CES DEUX MONSTRES VA-T-EN-GUERRE ET MEURTRIERS DU CAPITALISME

Source en persan : https://alayhesarmaye.com/2025/06/17/_/5358/

  • Nous, travailleurs, sommes employés dans tous les secteurs : usines, écoles, hôpitaux, services municipaux, agriculture, industrie, transports terrestres, maritimes et aériens, énergie et services publics, construction, forêts, et plus encore. Que nous soyons au chômage, retraités ou accablés par le travail domestique non rémunéré, nous appartenons tous à la même classe ouvrière — liée par notre existence sociale et notre exploitation. Nous subissons tout le poids de la domination capitaliste : esclavage salarial, répression, privations, génocide, emprisonnement, torture, violences sexistes, oppression ethnique, destruction de l’environnement, et toutes les calamités engendrées par ce système.

  • Jusqu’à récemment, c’était la classe capitaliste et le régime islamique en Iran qui imposaient directement cette violence. Aujourd’hui, avec la guerre en cours, nous faisons face à deux monstres capitalistes : la bourgeoisie iranienne et son régime d’un côté, et les gouvernements israélien, américain et européen de l’autre. Malgré leur conflit, les deux camps imposent la même brutalité génocidaire. De haut en bas, dans tous les aspects de la vie, nous sommes écrasés par la machine violente du capital — qu’elle soit iranienne, israélienne, américaine ou européenne.

  • Cette guerre n’est pas une guerre entre « États » — elle est menée contre nous. Des dizaines de millions de travailleurs portent le poids : déplacements, sans-abrisme, faim, famine, manque d’eau, de médicaments, de soins, morts en masse. Nos maisons sont bombardées, nos proches gisent sans sépulture, l’avenir de nos enfants est incertain. À Téhéran, Kermanshah, Ispahan et ailleurs, le bilan est immense. Ces conditions crient que nous devons agir — collectivement, nationalement, avec une organisation de classe consciente et conseilliste. Ce n’est pas un slogan. C’est une question de survie. Nous devons nous unir là où nous vivons et travaillons — usines, écoles, hôpitaux, ports, quartiers — pour former des conseils. Ces conseils ne doivent pas rester isolés ou locaux ; ils doivent devenir un mouvement national capable de mobiliser toutes les ressources pour répondre aux besoins urgents : nourriture, sécurité, soins médicaux, logement, éducation. Ces conseils doivent se connecter, évoluer en une force anti-capitaliste unifiée, et prendre le contrôle de la production, des richesses et des infrastructures, hors des mains de la classe capitaliste et de son État.

Proclamons au monde : nous voyons toutes les classes dominantes — israélienne, islamique, américaine, européenne — comme des ennemis génocidaires de la classe ouvrière. Nous appelons les travailleurs du monde entier à la solidarité et au soutien.

17 juin 2025

LA GUERRE ENTRE LES BÊTES CAPITALISTES EST UNE GUERRE CONTRE NOUS TOUS

Source en persan : https://alayhesarmaye.com/2025/06/15/_/5352/
Traduction anglaise : https://againstwagelabor.com/2025/06/16/the-war-between-the-ruling-beasts-of-capital-the-war-of-all-of-them-is-the-war-of-capital-against-our-class/

  • Deux régimes génocidaires sont en guerre : le gouvernement israélien et la République islamique. Comme tous les États capitalistes, ils tuent les travailleurs, sont criminels et bellicistes.

  • Israël est né de la coalition impérialiste issue de la Seconde Guerre mondiale — une tête de pont stratégique pour les puissances capitalistes. Depuis près de 80 ans, il mène un génocide continu contre les peuples palestiniens et du Moyen-Orient. Ses actions ont le plein consensus du capital mondial. La République islamique, elle, est née de la défaite du mouvement ouvrier révolutionnaire iranien à la fin des années 1970. C’était la solution d’urgence du capital pour écraser les soulèvements ouvriers et préserver l’exploitation. Malgré leurs origines différentes, les deux régimes servent les intérêts du capital à travers la guerre, la répression et l’expansion. Leur confrontation actuelle est une lutte pour l’influence, non pour la justice — une rivalité entre factions capitalistes.

  • Israël, avec le soutien inconditionnel des capitaux américains et européens, a déjà gravement endommagé l’infrastructure militaire iranienne. Cela ne signifie pas pour autant que le régime islamique s’effondrera. Il luttera pour se préserver, en utilisant toutes ses ressources. Ses récentes défaites sont importantes, mais insuffisantes pour garantir sa reddition. Le régime résistera tant que sa survie ne sera pas directement menacée.

  • La guerre ne porte pas sur les armes nucléaires. La question nucléaire est un prétexte. Depuis 45 ans, le cœur du conflit est le défi que pose l’Iran à l’ordre capitaliste mondial dirigé par les États-Unis, sa demande d’un plus grand pouvoir et son refus de se soumettre. Cette guerre vise à régler ce différend — de façon décisive, sinon définitive. Si la République islamique est contrainte de faire des compromis, ses rivaux n’ont pas de remplaçant crédible. Les exilés monarchistes, les partisans du retour des Pahlavi, et les vestiges du culte Radjavi (PMOI/MEK) n’ont aucune base réelle. Le régime ne tombera pas — il capitulera et négociera pour minimiser ses pertes.

  • Même si cette guerre se termine, l’exploitation et la répression continueront. Tant que le capitalisme existera, il y aura guerre, crise, génocide, compétition pour la plus-value, le capital et le pouvoir. Croire que Netanyahu, les États-Unis ou le régime islamique « libéreront » les 60 millions de travailleurs iraniens est une dangereuse illusion. Tout travailleur convaincu de cela a perdu sa conscience de classe. Cette illusion doit être brisée par une critique de classe aiguë et rigoureuse.

  • Personne ne peut prévoir les conséquences économiques de la guerre. Mais l’issue probable sera la pauvreté de masse, la faim, l’effondrement de la production, la répression et la mort — simplement pour contraindre l’Iran à la table des négociations. Les classes dirigeantes américaines et israéliennes n’hésiteront pas à transformer l’Iran en une nouvelle Libye si cela sert leurs objectifs. Mais l’Iran n’est pas la Libye de Kadhafi ni l’Irak de Saddam. Le régime islamique combattra pour éviter un effondrement total.

  • Cette guerre va probablement s’intensifier. Les conditions — famine, manque de médicaments, sans-abrisme, chômage de masse — vont s’aggraver. Tous les camps feront porter le coût de la guerre sur la classe ouvrière. Nous devons inverser cette tendance. Nous devons rediriger la crise contre le capital lui-même. Ce n’est pas impossible. Notre classe en est capable. Le capitalisme étiquette d’« impossible » chaque rêve de libération — c’est le pouvoir idéologique, la déshumanisation du travail, la mystification des marchandises. Nous devons briser ces illusions. Faire porter le coût de la guerre au capital. Intensifier la lutte de classe anti-capitaliste — avec clarté, stratégie et détermination.

  • Ce n’est pas notre guerre. C’est la leur. Nous sommes en guerre contre les deux régimes, contre les deux blocs, contre tout le système capitaliste mondial. Tout alignement avec l’un ou l’autre est une trahison. L’activité anti-guerre n’a de sens que si elle fait avancer un programme révolutionnaire et anti-capitaliste. Marcher contre la guerre doit être lié à la lutte de classe — pas comme une protestation vide, mais comme un défi aux deux pôles du pouvoir impérialiste. Sinon, cela devient un appel pour que le régime islamique se rende à ses rivaux génocidaires plus puissants. Nous devons rejeter ce récit. Notre combat est contre tous les États et tout le capital.

  • Point crucial : la lutte anti-guerre doit être anti-capitaliste. Sans cela, nous ne sommes que les soldats de base de l’un des deux camps de meurtriers. Par exemple, s’opposer à la politique de guerre de la République islamique est nécessaire — mais seulement si c’est couplé à l’opposition à l’État israélien génocidaire et à l’impérialisme occidental. Il en va de même pour les armes nucléaires. Nous devons rejeter tout financement de la guerre par notre travail, mais pas au profit d’une faction capitaliste rivale. Notre critique doit viser tous les fauteurs de guerre, tous les États, toutes les ailes de la bourgeoisie mondiale.

  • Où que nous soyons — usines, écoles, hôpitaux, ports, quartiers — nous devons nous unir. Construisons des conseils ouvriers. Connectons-les, non pas comme des rêves, mais comme des outils matériels de résistance. Pourquoi appeler cela utopie ? Parce que le régime use de répression brutale pour l’empêcher ? Ne fait-il pas la même chose à chaque grève ? N’a-t-il pas essayé d’écraser toutes les manifestations — surtout celles menées par des femmes, des jeunes et des chômeurs ? Pourtant, nous avons résisté. Alors pourquoi hésiter maintenant ? Cette hésitation ne vient pas de nous — elle est implantée par l’idéologie capitaliste. Nous devons nous rebeller.

  • Faisons des conseils notre arme. En temps ordinaire, les grèves et arrêts de travail sont puissants. Mais en temps de guerre, les grèves peuvent être récupérées par un camp. Nous devons aller plus loin : prendre le contrôle des moyens de production. Pas seulement cesser le travail, mais prendre le pouvoir. Cela terrorise plus que tout le régime islamique et le capital occidental. Oui, nous serons réprimés. Mais il faut commencer. Tendre la main. Coordonner. Construire. Relier nos conseils en un mouvement capable de contrôler le travail, la vie et la production.

  • Qu’en est-il de nos besoins immédiats — médicaments, abri, électricité, nourriture ? Ils ne peuvent être assurés dans le cadre du commerce capitaliste. Notre slogan doit être : occuper, préparer, étendre. Plus nous serons prêts à saisir et organiser la vie collectivement, plus nous aurons de pouvoir pour imposer nos revendications et assurer notre survie.

  • Nous devons agir comme une classe. Nous avons passé des générations à éviter cette voie, trompés par de fausses espérances : syndicalisme, démocratie, ONG, révolutions de couleurs, anti-impérialisme, fédéralisme. Cela nous a menés à l’épuisement, à la trahison, à la ruine. Un jour, il faudra commencer. Ce jour est plus que jamais venu. Que ce soit maintenant !

15 juin 2025

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