Travail et loisir

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En complément de mon essai publié dans Funken n°11 (novembre 1954), le camarade Rabasseire a évoqué, dans Funken de février 1955, le petit livre de Paul Lafargue Le droit à la paresse. Lorsque cette œuvre parut aux premiers jours du socialisme, elle nous inspira parce qu’elle éclairait le caractère du travail d’une manière différente de la littérature socialiste habituelle. Lorsque le camarade Rabasseire, s’appuyant sur cette œuvre, souligne aujourd’hui la paresse comme un droit humain, nous devons garder à l’esprit que la nécessité du travail ne nous est pas imposée par une quelconque « éthique du travail », mais par la nature elle-même. Le travail a peut-être été transformé en une torture indispensable par l’exploitation, mais, à l’origine, il s’agissait d’une exigence de la nature. Parce que nous devons nous nourrir et nous vêtir contre le froid, nous devons travailler. Il faudrait essayer d’affirmer le droit de la nature à la paresse ! La paresse peut être un plaisir, mais en faire un mode de vie signifie simplement faire travailler les autres à sa place.

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